Après PISA - l’évaluation du niveau de compétences des élèves - l’OCDE a publié, le 17 juin, Talis, sa nouvelle enquête sur la vie professionnelle des enseignants. Elle pointe notamment les efforts à mener pour améliorer le climat d’apprentissage.
Problèmes de discipline, manque de reconnaissance du travail des enseignants, formation individuelle insuffisante : la nouvelle étude de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), menée auprès de 23 pays membres et partenaires de l’organisation, analyse le regard que les enseignants portent sur leur vie professionnelle. « L’OCDE a déjà pour la plupart des pays des informations sur le sexe, l’âge, le temps de travail des enseignants, mais ces chiffres nous en apprennent peu sur le travail des instructeurs dans la classe », résume Bernard Hugonnier, directeur adjoint de la direction pour l’éducation à l’OCDE. L’intérêt de Talis est donc d’offrir l’opportunité aux professeurs et aux chefs d’établissement de « contribuer aux travaux d’analyse de l’éducation ». L’étude constitue le premier volet d’une série de perspectives comparatives sur les conditions d’enseignement et d’apprentissage des enseignants du secondaire inférieur (équivalent du collège) dans les écoles du privé et du public. Menée en 2007 et 2008 auprès d’environ 200 établissements choisis au hasard dans chaque pays, elle est basée sur un questionnaire rempli par vingt professeurs dans chaque établissement. L’objectif de Talis n’est pas seulement descriptif, il s’agit de comprendre ce qui pèche dans certains types de systèmes éducatifs et d’inspirer les politiques pour rendre les enseignants plus performants. Premier point noir : la discipline. 60 % des chefs d’établissement estiment que la mauvaise conduite des élèves nuit à la qualité des cours, tandis qu’un enseignant sur quatre parmi les 9 200 interrogés estime passer au moins 30 % de son temps à régler des problèmes de comportement ou des tâches administratives. Autre problème majeur, celui de l’évaluation des professeurs. Les trois quarts des enseignants estiment ne recevoir aucune reconnaissance quand ils améliorent leurs cours, et 55 % d’entre eux pensent avoir besoin d’une formation individuelle continue. L’étude rappelle enfin le rôle central des chefs d’établissement et souligne la nécessité « d’optimiser leur action pédagogique, qui permettra de meilleures relations entre les enseignants ». L’OCDE espère que les résultats de l’étude convaincront d’autres pays, comme la France, l’Allemagne ou les Etats-Unis, qui ne souhaitaient pas participer à la première enquête, de prendre part à la suite du projet.
International L’indiscipline, fléau du travail des enseignants selon l’OCDE
Allemagne L’Allemagne redouble d’efforts dans l’enseignement supérieur
Danemark Les lycéens pourront utiliser Internet dans trois épreuves de bac
Suisse Le gouvernement helvète réforme le pilotage de ses grandes écoles
International La première université en ligne gratuite s’ouvre en septembre
International Un « G8 des universités » pour défendre le développement durable
Les publications Ce que l’école révèle des nations
Union européenne Les jeux électroniques entrent dans la classe
Les chiffres En Autriche et en Italie, les professeurs sont les plus expérimentés