Le ministère de l’éducation nationale a présenté aux organisations syndicales, le 5 mai, ses propositions pour faire évoluer les missions des professionnels de l’orientation.
Les missions des conseillers d’orientation-psychologues (COP) vont évoluer. C’est ce que prévoit un document interne au groupe de travail installé par le ministère et présenté le 5 mai aux organisations syndicales. Ce document énumère « trois grands domaines d’activité » : les COP pourraient intervenir « en tout premier lieu auprès des publics à besoins particuliers nécessitant une activité de conseil en orientation approfondi », tels que les élèves en difficulté scolaire, les décrocheurs, les handicapés. La profession pourrait également se voir confier « une fonction d’expertise auprès des chefs d’établissement et des équipes éducatives », notamment dans l’élaboration du volet orientation du projet d’établissement. Autre mission, apporter un concours au fonctionnement du service dématérialisé Monorientationenligne.fr (plate-forme Internet, téléphonique et numérique), généralisé depuis fin avril. Les COP assureraient également, au niveau local, des prestations de conseil et d’accompagnement au profit de ce service dématérialisé. Cette évolution du métier découle, selon le ministère, de la réforme du lycée. L’orientation y est perçue comme un « processus continu, progressif et réversible », et comme une « mission partagée » par tous les acteurs : chefs d’établissement, professeurs, professeurs principaux, conseillers principaux d’éducation, tuteurs, parents d’élèves... « Il était impensable, dans ce contexte, de ne pas faire évoluer les missions des professionnels de l’orientation », explique-t-on au ministère. Les nouvelles missions résultent, en outre, de la loi du 24 novembre 2009 relative à l’orientation et à la formation professionnelle tout au long de la vie. Celle-ci crée le service d’orientation dématérialisé. Elle précise que la formation des COP doit leur assurer « une connaissance étendue des filières de formation, du monde économique, de l’entreprise, des dispositifs de qualification [et] des métiers ». Sur le front syndical, l’opposition au projet de texte est unanime. Plusieurs reproches lui sont faits, notamment l’absence de toute référence aux centres d’information et d’orientation (CIO). « Seules les missions des COP exercées en établissements ou dans le cadre du service dématérialisé sont évoquées », regrette le SGEN-CFDT dans un communiqué. Le ministère explique à ce sujet que « les décrets d’application en préparation doivent préciser les critères en vertu desquels les CIO pourront être reconnus comme participant au service public de l’orientation tout au long de la vie ». C’est aussi la dimension psychologique du métier que les syndicats craignent de voir disparaître. Le SNES-FSU, dans un communiqué du 6 mai, refuse cette « reconfiguration en profondeur » du métier, « qui le décentre du public en formation initiale vers le public adulte ». Les organisations ont jusqu’à la prochaine réunion de travail, en juin, pour déposer leurs amendements à ce projet.
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