Le ministre de l’éducation nationale a nommé, le 24 juin, un comité qui sera chargé d’animer la conférence nationale sur l’évaluation des élèves. Il espère parvenir à un consensus qui débouchera sur des recommandations en décembre.
La réflexion sur la notation est ouverte. Le ministre de l’éducation nationale, Benoît Hamon, a lancé, le 24 juin, une conférence nationale sur l’évaluation des élèves, afin de « construire une véritable politique de l’évaluation ». La méthode choisie est à mi-chemin entre une conférence de consensus et un débat national, qui doit déboucher sur une série de recommandations à la fin de l’année.
Pour parvenir au consensus, le ministre a nommé un comité d’organisation, présidé par le recteur de Rennes, Michel Quéré, et composé de responsables des services de l’éducation nationale. Ce comité « aura la charge de déterminer les questions sur lesquelles un jury sera amené à se prononcer », a expliqué Benoît Hamon. Le comité organisera des groupes de travail, rédigera des documents préparatoires, nommera les membres du jury. Ce dernier sera présidé par le physicien Etienne Klein et se réunira à compter du mois d’octobre. Les travaux se concluront par une « semaine de l’évaluation », du 8 au 12 décembre.
Benoît Hamon souhaite que de ce débat émerge une évaluation plus « bienveillante ». Très vite, les tenants de la note se sont fait entendre. Le SNES-FSU, principal syndicat du secondaire, a demandé que soient évités « les propos du type “café du commerce” sur la supposée nécessité de supprimer les notes. Il ne faut pas se tromper de débat et faire porter à l’évaluation chiffrée le chapeau de la difficulté - voire de l’échec scolaire -, alors que, dans le même temps, l’évaluation par compétences et le livret de compétences seraient parés de toutes les vertus pour faire réussir les élèves. » Le SE-UNSA s’est, lui, réjoui du lancement de cette conférence, dénonçant un système « à bout de souffle » et « élitiste ». Pour lui, « la pratique systématique de la notation chiffrée sur 20 et le recours aux moyennes trompent les familles et les élèves sur les finalités de l’école : il faut avoir des bonnes notes pour passer dans la classe supérieure et obtenir l’orientation rêvée. Or les moyennes autorisent toutes les compensations et dissimulent ainsi des échecs, alors qu’il faudrait garantir des acquis équilibrés pour tous ».
Convoqué par les médias, le sociologue Pierre Merle, spécialiste du sujet, suggère déjà quelques pistes. Faut-il s’inspirer de la Finlande, où la note la plus basse (4 sur 10) indique que l’exercice est raté ? Ou de la Suède, où l’enseignant applique un code qui veut que quatre notes soient utilisées pour signifier si la copie est insuffisante, moyenne, bonne ou excellente ? Les notes « font partie de la culture française », relève Eric Charbonnier, spécialiste de l’éducation à l’OCDE, prévenant qu’une évaluation « plus positive », sans « toucher aux méthodes pédagogiques », ne suffira pas à améliorer la réussite.
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