Alors que Luc Chatel présentait, le 10 décembre au Conseil supérieur de l’éducation, sa réforme du lycée, le Haut Conseil de l’éducation a rendu publiques, le même jour, ses observations sur la révision des programmes d’enseignement du lycée .
La polémique sur la suppression de l’enseignement obligatoire de l’histoire- géographie en terminale scientifique (S) n’y a rien fait. Le ministre de l’éducation nationale Luc Chatel a, sans surprise, présenté une version inchangée de sa réforme (voir La Lettre n° 648), le 10 décembre, devant le Conseil supérieur de l’éducation. Le même jour, le Haut Conseil de l’éducation (HCE), saisi par le ministre le 28 octobre, lui a présenté ses « observations préalables » sur la révision des programmes d’enseignement du lycée. Plutôt satisfait de la réforme, le HCE souhaiterait tout de même y voir apportés quelques aménagements.
Dans un premier temps, les neuf sages préconisent la création d’une carte des « compétences dont le lycée permet la maîtrise » : « les unes sont communes aux élèves des deux voies, générale et technologique, d’autres propres aux élèves de chacune des séries. A ces compétences correspondraient des parcours dans l’enseignement supérieur, afin de diminuer les taux d’échec élevés constatés au cours des deux premières années. Ainsi les lycéens et leurs familles auraient-ils une vision plus claire de leurs perspectives d’avenir en fonction de la série qu’ils choisissent au lycée. La valeur de chacun des baccalauréats, notamment économie et social (ES) et littéraire (L), ne pourrait que s’en trouver renforcée, et l’égale dignité des séries restaurée. »
De même, le HCE demande au gouvernement de penser ce nouveau lycée en fonction de l’aval. Par exemple, la revalorisation de la série L devrait être doublée d’une évolution des concours d’entrée aux grandes écoles. Dans le même esprit, le Haut Conseil suggère de « rétablir les mathématiques en tant qu’enseignement obligatoire en classe de 1re L : l’abandon de cette discipline à la fin de la classe de 2 de amputerait la formation des élèves littéraires d’un pan indispensable à de nombreuses poursuites d’études supérieures, par exemple celles conduisant au concours de professeur des écoles, débouché non négligeable pour les bacheliers littéraires ». Concernant la série ES, le HCE « approuve la mesure qui dissocie l’économie des sciences sociales et préconise que soient fixés, dans chacune de ces deux disciplines, des objectifs en termes de compétences à acquérir, ce qui rendra nécessaire la révision des programmes de SES et le remaniement des supports pédagogiques utilisés ». Enfin, pour la série S, le HCE ne s’émeut pas de la suppression de l’histoire-géographie. Il propose au contraire de conforter le niveau scientifique de la série, en renforçant l’horaire de mathématiques.
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