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La Lettre

Politique éducative

Un nouveau projet de décret sur la formation des enseignants inquiète

La réforme de la formation des enseignants suscite toujours autant d’opposition. Un projet de décret validant la réforme prévue l’an dernier inquiète. La CDIUFM lance aujourd’hui des « Etats généraux de la formation des enseignants »

L’opposition à la réforme de la formation initiale des enseignants reste forte dans les universités. Malgré les concessions faites par le gouvernement (voir La Lettre n° 626), les appels se multiplient pour une « remise à plat » de l’ensemble du dossier. Depuis quelques jours, un projet de décret sur la formation des professeurs des écoles - un document de travail, daté du 15 avril - circule sur les listes de discussion du milieu universitaire.
Préparé par la direction générale des ressources humaines du ministère, ce texte est interprété comme une provocation par les membres de la coordination nationale sur la formation des enseignants (CNFDE). Selon eux, il « ramène à la réforme telle qu’elle était annoncée l’an dernier » et « signe la disparition des IUFM ». Le projet de nouveau décret, remplaçant celui du 1er août 1990, abroge effectivement toutes les dispositions faisant référence aux IUFM, puisque désormais toute université, qu’elle abrite ou non un IUFM, peut potentiellement délivrer un master « enseignant ». Pour Sylvie Plane, de la CNFDE, la première cause de protestation contre la réforme de la formation reste donc intacte : ce texte confirme le recul à la sixième année après le bac de la première rémunération, en supprimant l’année de formation professionnelle en alternance. Par ailleurs, elle juge « ingérable » pour les étudiants l’année de M2 qui les obligerait à cumuler le master, la préparation au concours, les stages et, pour certains, le travail salarié. Et ce, même si le ministère de l’éducation nationale promet un certain nombre de bourses pour aider les étudiants. Dans un communiqué du 5 mai, le SNUipp-FSU demandait pour sa part « solennellement » au ministre de l’éducation de « faire preuve de sagesse ». Le syndicat réclame « qu’après le maintien des concours et des conditions de préparation, soient également maintenues les conditions d’organisation de l’année postconcours constituée de 60 % de temps en formation à l’IUFM et de 40 % en stage, comme le demande la Conférence des présidents d’université (CPU) ».
Toujours le 5 mai, la Conférence des directeurs d’IUFM (CDIUFM) a annoncé l’organisation d’« Etats généraux de la formation des enseignants » afin de « relancer le débat public » sur ce thème. Cette opération, menée « principalement » sur un site Internet du 11 mai au 30 juin, est également « parrainée » par la CPU et les conférences des doyens de sciences (CDUS) et de lettres (CDUL). Parallèlement, le recteur William Marois et le président de l’université Toulouse-II, Daniel Filâtre, organiseront leur consultation avant de faire des propositions au gouvernement le 15 juillet.

Projet de décret professeur des écoles