Professeurs de SES, d’histoire-géographie, de mathématiques et de lettres montent au créneau depuis l’annonce, par Luc Chatel, des détails de la réforme du lycée, le 19 novembre. C’est une « marginalisation » de leurs disciplines qu’ils dénoncent.
Professeurs de sciences économiques et sociales (SES), d’histoire-géographie, de mathématiques... A mesure que les enseignants de toutes disciplines prennent connaissance des grilles horaires prévues dans le cadre de la réforme du lycée engagée par Luc Chatel, les protestations et les inquiétudes émergent. L’Association des professeurs de sciences économiques et sociales (Apses) juge cette discipline « maltraitée » par la réforme, et prévoit une manifestation nationale le 2 décembre 2009. Sa dernière manifestation nationale remonte au 3 décembre 2008, contre la « marginalisation » des SES, alors dans le cadre de la réforme Darcos. Dans les jours suivants, l’Apses avait finalement obtenu la promesse que les SES, choisies en option comme enseignement de détermination par 43% des élèves de 2de, seraient généralisées et intégrées aux enseignements obligatoires de 2de. Mais le 15 décembre 2008, cette réforme était retirée...
Selon la réforme Chatel, les SES n’auraient plus, au lieu de 2 heures 30, qu’1 heure 30 par semaine, correspondant à l’un des deux futurs « enseignements exploratoires », à choisir par les élèves de 2de. Mais un nouvel enseignement, dit d’« économie appliquée et gestion » pourra aussi être choisi dans le même cadre à la place des SES. En deuxième enseignement d’exploration, les élèves pourront opter pour l’un des deux « enseignements d’économie » qu’ils n’auraient pas retenu en premier choix. Pour Luc Chatel, « l’enseignement de l’économie est ainsi généralisé » en 2de, mais pour l’Apses, les SES « payent le prix fort » de la réforme. « Avec 1 heure 30 au lycée, un enseignement ne compte pas aux yeux des élèves », soutient un membre de l’association. De plus, celle-ci craint que les dédoublements de classes au profit des SES soient remis en cause si, comme le propose la réforme, leur gestion est transférée du niveau national à celui de l’établissement. Enfin, elle rappelle que les SES sont le seul enseignement général central d’une des trois séries qui ne soit pas obligatoire en 2de, et que cela contredit la logique d’orientation « réversible » proclamée par le ministre.
Régression intellectuelle
L’Association des professeurs d’histoire-géographie (APHG) dénonce pour sa part la disparition, dans la grille horaire des terminales scientifiques, de cette matière qui deviendrait optionnelle. L’association y voit une « régression intellectuelle pour la formation générale » des « futurs cadres de la Nation ». Cependant, en classe de 1re, la réforme prévoit 4 heures de cette discipline en série S, contre 2 heures 30 actuellement. Dans un communiqué commun, l’Association des professeurs de mathématiques de l’enseignement public (Apmep) et la Société mathématique de France estiment que « les grilles horaires présentées (...) laissent présager une diminution importante et non justifiée des enseignements scientifiques dans leur ensemble ». Enfin, l’association Sauver les lettres a publié jeudi 26 novembre un véritable réquisitoire contre le « nouveau lycée Sarkozy-Chatel ». Selon l’association, « les mesures envisagées réduisent le temps d’enseignement, laminent des matières entières ou mettent en péril leur maintien, et nuisent à la formation des lycéens ».
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