La proximité, sur les questions éducatives, entre certains hauts responsables du parti LR (Les Républicains) et l’association SOS Education, d’inspiration à la fois libérale et hostile au « pédagogisme », s’affiche de plus en plus ouvertement. En témoigne le « plateau » réuni par l’association à son colloque « L’école de demain, plus d’autonomie pour plus d’efficacité », le 7 juin à la Maison de la chimie, à Paris.
Parmi les intervenants, étaient présentes plusieurs personnalités LR importantes, à commencer par Annie Genevard, députée du Doubs et déléguée générale de ce parti en charge de l’éducation. Hervé Mariton, député LR de la Drôme, maire de Crest, ancien ministre et candidat à la primaire de la droite et du centre, participait également à cette réunion, ainsi que Patrick Hetzel, universitaire et homme politique, ancien recteur de l’académie de Limoges, ancien conseiller éducation du premier ministre François Fillon puis directeur général au ministère de l’enseignement supérieur jusqu’en 2012. Dominique Reynié, professeur à Sciences Po Paris, directeur général de la Fondation pour l’innovation politique, ex-tête de liste de la droite et du centre aux élections régionales en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, était aussi du nombre. Hors politique partisane, mais personnalité de poids dans les milieux de l’éducation, Bernard Hugonnier, ancien directeur adjoint de l’éducation à l’OCDE, complétait cet aréopage, où figurait également Eric Mestrallet, président de la Fondation Espérance Banlieues.
Même si la participation à un colloque ne vaut pas approbation de toutes les idées des organisateurs, cette accumulation eût été improbable il y a quelques années et marque, de la part de SOS Education, la fin d’une relative distance avec la droite « de gouvernement ». Sur le site Wikibéral (« projet collaboratif d’encyclopédie libérale et libertarienne »), SOS Education est présentée comme une association qui « se mobilise au quotidien pour que l’école redevienne le lieu où les enfants apprennent les savoirs fondamentaux ». Sur son propre site, elle indique qu’elle « réunit des parents et des professeurs pour sauver l’école ».
Fondée en 2001, SOS Education, qui revendique 60 000 adhérents, s’est fait connaître par ses envois massifs de courriers selon les techniques du marketing direct, par ses campagnes répétées pour la méthode syllabique au CP et, plus largement, en faveur des thèses conservatrices en éducation. En octobre 2014, elle a lancé une pétition recueillant 37 000 signatures contre l’exposition sur le « Zizi sexuel » à la Cité des sciences et de l’industrie à Paris, destinée aux enfants de 9 à 14 ans. L’universitaire et essayiste libéral Philippe Nemo, tenant du « chèque éducation », est un soutien et une référence intellectuelle de l’association.
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